À ceux qui se demandent de quoi il s’agit, c’est effectivement un loto.

Il s’agit bien de disposer devant soi les cartons sur lesquels figurent ses numéros fétiches.

Il s’agit bien de placer les petits trèfles à quatre feuilles sur les numéros tirés au sort et de remplir avant les autres sa ligne ou son carton, pour remporter les lots mis en jeu.

Qui n’a pas rêvé de gagner le filet garni, le grille-pain ou le jambon du pays ? Qui n’a pas espéré crier « Quine ! » ou bien « Carton ! » pour les gros lots ? Qui n’a pas soufflé au maître de cérémonie « Rebouille, c’est toujours les mêmes numéros qui sortent ! Allez, coup de sac ! ».

CARTON ! Non, nous ne craignons pas de mettre en contact un saucisson vaudois et la poésie de Louis Aragon! Non, nous ne pensons pas qu’il soit bon d’écarter la magie des paniers garnis ! Nous lançons les cotillons comme nous courons vers les beaux silences chargés que la poésie sait inventer ; avec le même appétit, la même énergie. Nous oserons rapprocher Edith Piaf et Robert Desnos, Stromae et Pablo Neruda, Philippe Katerine et Jacques Prévert